Ce que je connais de l’autre

Roger Martin meurt. C’était un vieil homme, père et grand-père de substitution pour certains, ami, connaissance serviable, compagnon agréable et souriant pour d’autres. Tout le monde l’appréciait dans la petite ville de Mesnard, surtout le maire, son épouse Anne et leurs filles qui l’ont accueilli comme un membre de la famille. Mais qui était vraiment Roger Martin ? Son histoire, son passé terrible durant la guerre de 39-45 finissent par ressurgir et ces découvertes font chavirer les certitudes et les sentiments.

Le récit est aussi léger et limpide dans la forme qu’il est profond et dérangeant dans le fond. L’auteur retrace la vie de Roger Martin. Sur le chemin que font Anne et son mari pour découvrir son terrible passé, comme eux bouleversés par les révélations, on éprouve le malaise. Comment peut-on apprécier un type pareil ? Comment a t’il pu rester silencieux ? Était-il un homme sincère ou un horrible opportuniste ?

C’est une histoire qui s’est ancrée solidement en moi. Lue rapidement, portée par le style impeccable de l’auteur, j’ai éprouvé tous les sentiments des protagonistes face à Roger Martin. Et je m’interroge plus encore depuis cette lecture sur la nature humaine, ce qu’elle renferme de complexité, de noirceur et de lumière. Un très beau roman, à n’en pas douter, profond. A lire !

L’autisme raconté par une mère

Un roman réaliste, un document et un témoignage sur l’autisme. Ce handicap encore difficile à appréhender, à soigner et à prendre en charge, particulièrement en France. L’autrice nous raconte son chemin pour essayer d’atteindre son fils Paul, d’entrer en contact, de créer de l’interaction. Elle nous fait part des moments de désarroi parce que l’autisme est un trouble encore méconnu, qu’il faut être endurant, combattif et avoir les moyens financiers pour aider son enfant et vivre avec lui une vie de famille.

Le récit sur Paul est mis en parallèle avec celui de Temple Grandin née en 1947 à Boston. Cette construction habile donne sa dimension romanesque à l’histoire et nous permet de saisir la diversité des troubles autistiques, comment ils se « domptent » parfois et peuvent exceptionnellement se transformer en avantages.

Ce livre m’a touchée et appris, beaucoup. Il m’a intéressée de bout en bout. C’est un livre nécessaire pour qui souhaite connaitre mieux ce handicap et sans aucun doute pour ceux qui cherche de l’aide et du soutien.

Une intrigante et savoureuse saga Familiale

Les Caskey sont une des riches familles de Perdido, ville de l’Alabama traversée par deux rivières. De 1919 aux années 60, nous allons les regarder vivre, intriguer, gagner et perdre, s’aimer et se séparer sur plusieurs générations. Dans cette histoire follement romanesque, l’élément principal est l’eau, le genre féminin domine et l’étrange tisse discrètement la trame de fond.

On se coule avec aisance dans l’écriture fluide de l’auteur. On plonge dans le récit, le sourire aux lèvres, le sourcil soulevé par la surprise ou l’échine parcourue par un frisson, c’est selon. Ainsi vont les mots, les phrases, dans un rythme indolent qui pourtant emporte notre curiosité.

J’ai vraiment aimé. J’ai été aimantée par la prose et emportée par le courant unique que ce roman porte en lui.